Psychologie clinique

Université de besançon

 

Dossier réalisé par SANTOS Sebastien

Contact : kleinerieki@hotmail.com

 

 

LE TEST DE L’ARBRE

 

 

 

 

I ° INTRODUCTION

 

De nombreux candidats à un emploi se voient imposer le dessin d’un ou de plusieurs arbres par le cabinet de sélection chargé de les examiner.

A l’origine c’est Emile Jucker, conseiller d’orientation dans le canton de Zurich, qui eut le premier, vers 1928, l’idée d’employer le dessin d’un arbre comme instrument de diagnostic pathologique.

Jucker s’arrêta au thème de l’arbre à la suite d’une longue étude de l’histoire de la culture et surtout des mythes. Pour formuler ses diagnostics, il se laissait guider par l’intuition.

Charles Koch, directeur de l’institue psychotechnique de Zurich, vivement interressé par ce test mit au point une méthode plus complète d’interprétations des dessins, méthode qui, sans négliger l’institution fait appel à diverses sources : statistiques, graphologie, dessins effectués sous hypnose ect.

En France plusieurs psychologues comme Stora, Boileau se sont inspirés des travaux de Koch et ont fait connaître le résultat de leur expériences.

 

 

A)    Consignes

 

La consigne que donne Koch est la suivante :

« voulez-vous dessiner un arbre fruitier aussi bien que vous le pouvez ».

Ce dessin exécuté, le sujet peut se voir imposé un deuxième puis un troisième dessin arbre. En effet l’auteur précise :

« Si ce sont des formes scolaires, ou par ailleurs trop conventionnelles, qui sont dessinées, ou encore si l’on veut explorer d’autres aspects et d’autres couches d e la personnalité, on fait répéter l’épreuve, éventuellement, plus d’une fois »

 

 

L’INSTRUCTEUR DIT ALORS :

 

« Voulez vous dessiner encore un arbre fruitier, mais qui soit tout à fait différent de celui que vous venez le dessiner »

Si le premier dessin présente une couronne de feuillage sans ramures :

« Voulez-vous dessiner un arbre fruitier avec une couronne de branchage »

A l’institut de psychologie appliquée de Hengelo aux Pays-bas, il est d’usage de faire dessiner trois arbres : un arbre normal, un arbre imaginaire, et un arbre tel qu’on le rêve.

Stora fait dessiner quatre arbres qui ne doivent pas être des sapins ; le troisième doit être un arbre de rêve, dessiné comme on le veut, et pour le quatrième le sujet doit fermer les yeux.

En France, souvent on donne pour consigne :

« Voulez-vous dessiner un arbre fruitier qui ne soit pas un sapin », sans spécifier qu’il s’agit d’un arbre fruitier. »

 

 

 

B)     Matériel

 

Papier blanc pas trop lisse 21 /29,7

Un crayon demi-dur ou mou

Un sous-main qui ne doit pas être trop mou

Une gomme à effacer

 

« La feuille est présentée au sujet de champ, mais on ne fait aucune remarque si celui-ci la tourne dans le sens de la largeur. Il est souvent profitable d’observer de façon discrète la marche du dessin et la durée approximative de son exécution. Ce qui a été effacé a aussi son importance »

 

 

C) La situation psychologique dans le test

 

         Koch déclare :

 

         « Elle est la plus favorable qu’on puisse imaginer. Une feuille de papier, un crayon et la consigne : « Dessiner un arbre fruitier ». C’est le minimum que l’on puisse demander, en fait de matériel, à un test. Le sujet affronte l’épreuve sans prévention, pensant qu’on examine ses aptitudes au dessin. Mais ce n’est pas le cas. En fait dessiner un arbre constitue techniquement un problème vraiment difficile. La méfiance que provoquent beaucoup d’autres procédés de diagnostic, dont le sujet ne peut saisir la porter et où il flaire quelques pièges cachés, tombe avec le test de l’arbre.

                              

         L’auteur fait donc ressortir que l’un des avantages les plus importants du test est de ne pas provoquer la méfiance ; le sujet croit à une épreuve de dessin alors que le but est tout autre.

         Il s’agit en effet d’un test de projection ; l’arbre n’est que le support de la projection et, suivant  la manière dont il a été représenté, le spécialise va être en mesure de découvrir des traits importants de la personnalité du sujet, car ce dessin projeté a une « affinité interne avec le schème spatial de l’âme » (Ch. Koch), et le dessinateur laisse passer involontairement dans le tracé de son arbre des images de son monde intérieur.

         L’arbre support de la projection présente malgré de grandes différences de nombreuses analogies avec la personne humaine. Koch, pour accréditer cette thèse, cite la description que Stanley a faite de la forêt dans son ouvrage intitulé Dans les ténèbres de l’Afrique ou Stanley, après un magnifique exposé sur la vie, les maladies, les accidents, la mort des arbres, écrit : « La forêt est l’image de l’humanité…Jamais je ne l’ai observée à loisir sans que tel ou tel trait ne me suggérât quelques souvenir du monde civilisé »

         Pour renforcer cette analogie entre l’arbre et l’homme, Koch  expose que l’arbre dans sa forme la plus schématique peut se réduire à une croix et que le corps humain, bras étendus, représente également une croix. Arbre et corps humain renferme donc la même symbolique et Koch rappelle que le symbole de la croix n’est pas une chose nouvelle dans la science de l’expression : il est utilisé en particulier en graphologie.

         Ces quelques considérations n’ont été reproduites que pour monter, d’après Koch, le choix de l‘arbre comme support de la projection de la personnalité.

 

 

 

 

II° PRINCIPALES SOURCES UTILISEES PAR KOCH POUR L’INTERPRETATION DES DESSINS D’ARBRE.

 

         Pour interpréter les dessins d’arbre, Koch a fait appel à diverses sources : données statistiques, données graphologiques, symbolique spatiale de Grünwald, ligne non figuratives, dessins effectués sous hypnose etc. Quelques exemples donneront une idée de la manière dont l’auteur arrive à établir des significations  qu’il attribue aux formes employées pour représenter les diverses parties de l’arbre c'est-à-dire :

 

 

         Les racines ou partie cachée

         Le tronc support de la couronne, élément le plus stable (avec les branches et les racines)

         La couronne, zone de contact avec l’environnement ; elle porte aussi les feuilles, les fleurs, les fruits qui sont des éléments instables.

 

 

A) Données statistiques

 

         L’auteur a examiné un grand nombre d’arbre réalisé par :

 

Des enfants normaux de six à seize ans fréquentant diverse école suisse.

Des enfants arriérés éduqués dans des classes spécialisées.

Des employés de commerce suisses, de seize à trente-deux ans.

Des ouvriers suisse de seize à vingt ans et plus, au moment de l’examen d’aptitude préalable à l’embauche.

 

 

         Pour chacune de ces catégories en fonction de l’âge, il a déterminé :

 

Le pourcentage d’arbres ayant des troncs à trait unique.

Le pourcentage d’arbre ayant des branches à trait unique.

Les rapports de grandeurs qui existent entre les diverses parties de l’arbre.

Le pourcentage d’arbre ayant des racines à trait unique.

Le pourcentage d’arbre ayant des excroissances ou des entailles sur le tronc.

Le pourcentage d’arbre ayant des feuilles, des fleurs, des fruits.

 

 

         Koch a examiné ainsi 46 caractéristiques dont il a tiré de nombreuses interprétations. Voici celles qui permettent d’aboutir à l’interprétation des trois premières citées.

 

 

Troncs et branches à trait unique

 

         Ayant constaté que la plupart des enfants normaux dessinaient à partir de six ou sept ans le tronc avec deux traits, il déduisit que chez les sujets plus âgés la représentation avec un seul trait était un signe important pour juge d’un retard ou d’une régression du développement.

         La branche à trait unique possède la même signification mais à un degré moindre.

Toutefois, après avoir établit que 25% des employés de commerce suisse de 19 à 32 ans  dessinaient des branches à traits uniques, contre 10% en moyenne pour les élèves du secondaire, Koch  conclut que l’on pouvais croire que les employés devenaient primitifs en grandissant, et qu’il fallait attribuer ce fort pourcentage à l’opposition que l’on manifeste à ce genre d’examen au fur et à mesure que l’âge croît. Un employé de commerce n’est pas un dessinateur et cette opération peut lui paraître un non-sens, à quoi s’ajoute une tendance plus ou moins consciente à se garder d’abattre les cartes. La fuite dans le néant fait office de masque et aussi, pour un esprit sain, de réaction de pudeur devant une exhibition possible du psychisme.

 

 

III° GRANDEUR ET PARTIES DE L’ARBRE

 

 

Les statiques établies en fonctions de l’âge de écolier pour les rapports de certaines grandeurs de l’arbre fournissent également, d’après koch, des renseignements fort intéressants sur la maturité du dessinateur. Le croquis ci-dessous précise quelles sont les grandeurs qui sont retenues pour établir les rapports en question.

 

 

                               

            

 

Croquis d’après les moyennes des élèves du secondaire.

 

         Au point 0, qui représente le milieu du tronc ou moment où ce dernier ce déploie pour former la couronne, on trace une droite AB perpendiculaire au bord inférieur de la feuille de papier où a été dessiné l’arbre et une droite CD parallèle à ce même bord (donc perpendiculaire à AB).

         Puis on trace le cadre EFGH en menant des parallèles à ces deux droites. EH et FG doivent être respectivement tangentes à l’extrémité gauche et à l’extrémité droite de la couronne.

         EF doit être tangente au sommet de la couronne.

         HG passe dans la base du tronc, elle doit laisser les racines en dehors du cadre quand ces dernières sont dessinées.

         La hauteur du tronc est représentée par OB

         La hauteur de la couronne est représentée par OA

         La largeur de la couronne est représentée par CD

         La largeur de la partie gauche de la couronne par OC

         La largeur de la partie droite de la couronne par OD

 

 

A)    Rapport hauteur du tronc et hauteur de la couronne

 

Koch a constaté que pour les enfants de six à sept (garçons et filles) le rapport moyen de la hauteur de tronc à la hauteur de la couronne est de 2,15 ce qui veut dire  que si l’enfant a dessiné  sur la feuille un tronc de 10 cm, il a donné comme hauteur à sa couronne 4,65 cm

 

 


    hauteur tronc              10

hauteur couronne         4,65     

 

 

         Comme il s’agit d’une moyenne, un certain nombre de dessins donnent des valeurs au-dessus et au-dessous de ce chiffre.

         Pour les élèves de primaire (garçons et filles de huit à quinze ans) la valeur moyenne du rapport est de 1,04

         Pour les élèves du secondaire (quatorze à seize ans), elle est de 0,67

 

Le rapport hauteur tronc/couronne va donc en diminuant au fur et à mesure que l’âge croît et il n’est plus que de 0,67 chez les élèves du secondaire les plus évolués, ce qui conduit l’auteur à conclure que le tronc trop long est une forme « première ».

L’adulte devra donc dessiner des arbres où le rapport tronc/couronne sera voisin de 0,67

 

 

B) Rapport largeur couronne et hauteur de la couronne

 

         Ce rapport est assez constant, quel que soit l’âge de l’écolier :

 

 

largeur couronne      CD

hauteur couronne     OA

 

 

Ce qui donne le rapport inverse :

 

 

hauteur couronne      OA

largeur couronne       CD

 

 

 

 

 

 

C) Rapport demi-couronne droite et demi-couronne gauche

 

         Ce rapport est sensiblement le même pour tous les âges : 1,13

Ce qui veut dire que la demi-couronne droite est 1,13 fois plus large que la demi couronne gauche.

 

 Chez les élèves du secondaire ces divers rapports sont donc en moyenne :

 

                                    

 

 

         Les adultes doivent construire des arbres ou les chiffres ci-dessous sont à peu près respectés (figure 1 par exemple)

 

 

IV° DONNEES GRAPHOLOGIQUES

 

Le graphologue Max Pulver divise par une croix le plan de la feuille de papier en quatre zones pour interpréter les hampes, les jambages, les mouvements vers la gauche et vers la droite de l’écriture.

 

 

Haut

 

                          Gauche                             Centre                         Droite

 

Bas

 

Le haut représente la zone intellectuelle, spirituelle, éthique et religieuse ;

Le centre représente la vie extérieure, consciente, les états mentaux ;

Le bas est la zone matérielle erotico-sexuelle, celle des rêves et états analogues ; ils représentent également l’inconscient ;

La droite caractérise les rapports avec l’avenir, extraversion ;

La gauche, les rapports avec le passé, introversion.

Koch utilise ces significations de la croix de Max Pulvers pour fournir diverses interprétations. Ainsi dans le cas de l’accentuation en hauteur de la couronne (assimilée aux hampes), il écrit : « L’accentuation de la dimension supérieure par le graphologiquement en faveur de vivacité intellectuelle et spirituelle, de l’intérêt au cosmique, au supra sensible, aux idées »

Pour les troncs d’une longueur exagérées (assimilés aux jambages), il donne comme signification :

-efficience de l’élément instinctif ;

-vivant de son inconscience ;

-activité se portant vers le monde sensible.

         Ces signification viennent s’ajouter à celles que donne statistiquement le rapport hauteur tronc/hauteur couronne : forme première.

         L’inclinaison à droite de la parie supérieur du tronc ou de l’extrémité des branches reçoit comme interprétation : sens social, don de soi, joie à entreprendre. L’inclinaison à gauche de ces mêmes parties a pour signification : introversion, préoccupation de soi, fixation au passé. Ce sont à peu près les principales interprétations que reçoit l’écriture dextrogyre (traits dirigés vers la droite) et l’écriture sinistrogyre (traits dirigés vers la gauche).

         L’examen du trait fournit également des interprétations :

-ferme, il signifie : vitalité

-gonflé, pâteux, il signifie : sensualité

-mince, il signifie : faiblesse de volonté, caractère impressionnable.

-dur, il signifie : brutalité

         Le trait ne doit donc être ni trop mince ni trop appuyé mais ferme.

 

 

V° SYMBOLIQUE SPATIALE de Grünwald et Koch

 

         La croix de Max Pulver n’est pas suffisante, d’après Koch, pour interpréter les dessins d’arbre. Dire que le passé et le futur se situent à droite et à gauche «sur une ligne pour ainsi dire horizontale » lui paraît une conception un peu arbitraire, car les gestes de l’être humain s’effectuent suivant la rose des vents et non suivant le schème de la croix ; aussi, pour perfectionner la méthode, va-t-il utiliser la symbolique spatiale de Grünwald qui, tout en conservant les principales signification de la croix de Pulver, l’enrichit de possibilités nouvelles.

         Pour cela il divise la feuille de papier en quatre rectangles égaux qui reçoivent chacun une signification.

 

A

B

C

D

 

 

 

 

 

 

 

         Le rectangle (a) représente la zone de la passivité (espace du spectateur de la vie)

         Le rectangle (b) : la zone d’affrontement actif avec la vie

         Le rectangle (c) : le début, la régression, la fixation à un stade primitif (état dépassé)

         Le rectangle (d) : pulsions, instincts.

 

Grunwald a établi cette théorie à la suite de diverses expériences qu’il a faites. Koch, utilisant cette symbolique spatiale pour interpréter le dessin d’un adolescent de quinze ans ayant représenté la plus grande partie de son arbre dans le rectangle (a), écrit : « Dans ce symptôme se trouve la tendance à céder, à reculer, à éviter la confrontation avec la réalité : fuite dans le monde du désir, qui ne connaît pas d’obligation, mais par-dessus tout fuite dans la passivité du simple spectateur »

 

 

 

        

VI° LIGNE NON FIGURATIVE – DESSINS EFFECTUES SOUS HYPNOSE

 

         On appelle ligne non figurative une ligne dont le tracé n’est pas déterminé par aucune sorte de loi ou de modèle, ce qui n’est pas le cas de l’écriture où les lettres décrivent des modèles appris à l’école.

         Ces lignes pourront être l’expression d’états psychiques déterminés ; par exemple si l’on met le sujet dans une humeur gaie, et qu’on lui demande de tracer sans réfléchir dans son état, les lignes qu’il voudra, on aura alors des lignes ou des figures qui seront l’expression de la joie.

         On pourra obtenir de même des lignes qui représenteront l’état de distraction ; ce sont d’après Koch… « Des points ou des petits traits épars sans référence »  

La concentration au contraire sera représentée « par un point isolé, ou peut-être encore une spirale étroitement enroulée » ; ces traits de figures pourront se retrouver dans l’arbre.

         La plupart des expériences pour déterminer l’expression psychique des lignes non figuratives ont été faite avec des sujets en état d’hypnose à qui l’on suggérait la situation dans laquelle ils se trouvaient. Koch a ainsi obtenu des dessins d’arbre représentant de nombreux états psychiques parmis lesquels on trouve la fureur, le mensonge, le sadisme, les états névrotiques.

         La fureur peut se traduire dans une couronne de feuillage par des courbes énergiques, concentrique, non liées avec le tronc et par des branches non fermées à leur extrémité (de telles branches sont appelées par Koch « branche tubes »).

         Le mensonge s’exprime par des branches à petits traits uniques multiples, enchevêtrées dans tous les sens, sans structure précise.

         Le sadisme se manifeste par des troncs mutilé, entaillé ou par des branches ayant leur extrémité effilée en forme de poignard ou d’épine.

         Enfin un état névrotique pourra s’exprimer par un arbre difforme, avec peu de branches.

 

 

VII° AUTRES SOURCES (permettant l’interprétation de l’arbre)

 

         Les sources qui viennent d’être examinées ne sont pas les seuls auxquelles Koch fait appel pour analyser les dessins d’arbre. En s’appuyant  sur son expérience personnelle, en établissant des analogie entre l’arbre ou ses parties ; et l’homme ; il arrive à tirer de nombreuses interprétations.

 

 

A) Les racines

 

         L’auteur, après avoir rappelé que les racines sont l’élément le plus stable de l’arbre, avec le tronc et les branches, précise leur rôle : elles assurent la nourriture, elles soutiennent l’arbre, retiennent la terre, s’accroche à elle, font corps avec elles ; elles ont une vie souterraine, à l’abri de la lumière.

         Eu égard à ce genre de vie à l’abri de la lumière, Koch déclare qu’elles vont indiquer « les traits les moins repérables du caractère ».

         Les racines soutiennent aussi l’arbre, retiennent la terre : ceux qui ont besoins d’appui (malades mentaux, alcoolique) auront  d’après Koch, tendance à dessiner des racines plus grande que l’arbre, et l’auteur déclare l’avoir constaté souvent chez les malades mentaux.

         Pour ces raison, parmis les significations données aux racines on trouvera :

 

-         Assujettissement à l’instinct, aux pulsions

-         Création à partir de l’inconscient

-         Recherche d’un appui

-         Suçant

-         Lourdeur

-         Double vie (l’arbre vit dans la lumière par sa couronne et dans l’obscurité par ses racines)

 

         Koch, en étudiant statistiquement les arbres dessinés par les écolier suisses, a constaté également que les élèves normaux qui dessinent des racines les représentent généralement par deux traits ; il en déduit que la racine à trait simple est probablement  plus caractéristique de l’élément primitif que la racine à trait double, d’où les significations « primitivité ou primarité » qui leur sont encore données.

         Peu de dessinateurs d’arbre représentant les racines, dans ses tables statistiques koch indique les chiffres suivants

 

-         Elèves de 3ème année secondaire (16ans) : 1,4% dessinent des racines à un trait et 1,7% dessinent des racines à deux traits

-         Employé de commerce (19 à 32) : 1,5 dessinent des racines à un trait contre 1,8 à deux traits.

 

         On voit donc qui est préférable de ne pas dessiner de racines : la base du tronc reposera directement sur une ligne de sol horizontale.

 

 

B) Tronc sapin

 

         Malgré la consigne donnée, certains sujets peuvent représenter un arbre dont le tronc montrera jusqu’au sommet comme le sapin. L’auteur que dans la plupart des arbres fruitier le tronc se déploie pour donner la couronne ; or, dans le tronc sapin cet étalement f ait défaut et il écrit à ce propos : « C’est comme si la zone du tronc se transportait dans la parie supérieur de la conscience. Tous les éléments originels, primitifs, se fraient  leur chemin,  l’état indifférencié, à travers le monde de la conscience et traversent ce monde qui a un aspect sublime s’il est différencié et cultivé ».

         Et Koch va tirer comme conclusion que le dessinateur du tronc sapin est « toujours le plus primitif, le plus robuste, le plus assujetti à la terre, le moins différencié ».

         Ce sera un bon travailleur manuel, un bon praticien, un bon artisan ; le tronc sapin peut être également dessiné par ceux qui n’ont pu s’épanouir.

         Enfin, d’après ses statistiques, l’auteur que le tronc sapin est une forme première, c’est à dire du tout jeune âge, qui va correspondre chez l’adulte à un caractère primitif : à un léger retard.  

         Il est donc préférable de ne pas dessiner d’arbre à tronc sapin (fig. 2), ou à demi-tronc (fig.3). Cf. page suivante

 

                  

                                

 

 

C) Branches tubes

 

         On appelle branche tubes des branches qui sont ouvertes à leur extrémité en forme de tubes (fig.4)

 

 

 

                          

 

 

         La branche tube n’existe pas dans la nature ; d’après Koch elle représente quelque chose d’inachevé ; alors que la branche normale, terminée en pointe (fig.5), prend contact en un point précis avec l’environnement, il n’y a pas de point de contact précis  avec la branche tube ; le sujet qui en dessine est considéré par Koch comme renonçant à avoir une attitude définie, il ne s’engage pas, la capacité de décision pour le présent et pour le futur lui fait défaut.  Chez les sujets qui changent de profession, Koch dit avoir constaté fréquemment des branches tubes. Si le changement de profession ne guérit pas de l’instabilité, il peut présenter des aspects positifs ; le non-connu peut attirer et un tel dessinateur pourra faire œuvre « d’inventeur et de prisonnier ».

         L’absence de limite dans la branche tube indique aussi que le sujet n’imposera aucune résistance, aucune retenue à ses décharges affectives. Koch écrit : « Que la violence, l’impulsivité, la non-inhibition sous toute forme, et même la colère s’exprime ici « comme un coup de canon ».

         La branche non fermée à son extrémité représente l’état de fureur dans les dessins effectués sous hypnose.

         De toutes ces significations possibles on ne retiendra que les principales :

 

-         impersonnalité

-         incapacité de prendre une décision

-         nature d’inventeur et de pionnier

-         impulsivité

-         violence

 

         L’auteur précise également que si l’on veut faire exécuter une tâche présentant quelque difficulté à un sujet dessinant ce type de branche, il convient de lui préciser exactement ce qu’il doit faire, à cause de son manque de décision.

        

         Le tronc tube (fig.6) a à peu près les même significations.

 

 

                         

 

         Les branches tubes disséminées dans une couronne de feuillage et ouvertes aux deux bouts mais qui permettraient de reconstituer des branches normales si elles étaient prolongées (fig.7) indiquent la multiplicité des buts sans objet précis, l’indétermination, l’improvisation.

         Les branches tubes ouvertes aux deux bouts, placées dans n’importe quel ordre dans la couronne (fig.8), indique l’esprit de revendication, l’opposition, le goût des confits, des natures explosives.

         En considérant ses études statistiques, Koch écrit que la branche tube n’est pas une forme première, elle débute en effet qu’a neuf ans chez les normaux, augmente vers quatoze-seize ans, puis diminue « probablement parce que vers seize ans les intelligents  réussissent mieux à élaborer leurs buts »

         Nombreux sont les ouvriers spécialisés de plus de 20 ans qui dessines des branches tubes (21,5%). Ceci n’a rien d’étonnant d’après l’auteur : « une grande partie n’arrive-t-elle pas sans but déterminé ? Et s’ils en avaient un, l’obligation (le plus souvent économique) d’aller à l’usine les empêche de le réaliser, ce qui contribue encore à les jeter dans le vide ».

         On en trouve 14% d’employés de commerce qui dessinent des branches tubes. Ce chiffre élevé, précise Koch, provient sans doute de ce « qu’un grand nombre choisit la profession commerciale par embarras et parce qu’elle paraît offrir une solution sociale acceptable »

         Les défauts graves dont les branches tubes sont l’expression doivent donc conduire les dessinateurs d’arbres à toujours fermer l’extrémité de leurs branches

C)    Epaississement et resserrements des branches

 

 

                                

 

             Les épaississements et les resserrements des branches (fig.9et 10) ainsi que les épaississement du tronc (fig.11) ont la même signification. Pour faire saisir le sens de cette expression graphique, Koch compare les branches, ou le tronc, à un tuyau de caoutchouc capable de se distendre ou de se contracter à la façon de l’intestin et dans lequel s’écoule une « masse ».

         « Les contactions arrêtent le flux ; les épaississements provoquent la stagnation ; elles arrêtent tout mouvement ultérieur. De la sorte, on ne peut comprendre que les caractères graphiquement opposés (épaississement et resserrement) aient la même signification »

         Les principales significations données à ces formes sont : timidité, crispation, états convulsifs, blocage de la charge affective, « obstruction » (le plus souvent vérifiée même au point de vue organique). L’auteur, dans les exemples qu’il fournit, cite le cas d’un homme de 35 ans qui avait dessiné un épaississement de tronc et souffrait d’obstruction intestinale.

 

 

E) Arbre en espalier

 

         La forme en espalier est imposée à l’arbre par le jardinier. On ne la rencontre pas dans la nature, il s’agit d’un produit du ‘‘ dressage’’.

         Koch va considérer le dessinateur de cette forme comme pouvant être le dressé ou le dresseur. Dans le premier cas : dressé : il est passif, dans le deuxième cas : dresseur : il travaille sur lui de façon constructive et méthodique ».

         Les interprétations vont être très divergentes du fait de ces deux possibilités et les principales que donne Koch sont : éducabilité, abnégation de soi, autodiscipline, impersonnalité, dépendance, discipline, aptitudes constructives, aptitudes techniques, indifférence, superficialité, souplesse allant jusqu’à l’absence de caractère, etc.

 

 

F) Branches implantées bas (jusqu’au sol)

 

         Ayant constaté par ses statistiques que les branches implantées jusqu’au sol disparaissent à peu près totalement dès la 8ème année, Koch voit dans leur présence après cet âge le signe de retards graves.

         Il se livre ensuite à des considérations sur l’arbre à branches basses allant jusqu’au sol. Ce genre de branches ne peut exister que sur des arbres solitaires, car dans la foret le manque de lumière les fait disparaître rapidement. Reportant cette condition de vie des branches basses sur la personnalité du dessinateur il écrit : « On peut se demander si les auteurs de nombreux dessins d’arbre aux branches basse ne sont pas des solitaires, des isolés ou des gens qui, d’une façon ou d’une autre, se distinguent de leurs semblables.»

         Pour des raisons qu’il viennent d’être indiquée, il ne faut pas dessiner d’arbre ayant des branches jusqu’au sol.

 

 

G) Arbre en boule

 

Un arbre est dit en boule quand la couronne place au-dessus du tronc est représentée par un cercle (fig.12) ou encore une ellipse dont le grand axe peut être soit vertical (fig.13), soit horizontale (fig.14)

 

 

                         

 

 

         Ce que Koch va considérer dans ces arbres, c’est la fermeture de la couronne et la tension qui réside dans l’ellipse ou dans le cercle. Si la tension fait défaut il écrit : «  alors la couronne en boule est comme un cercle vide au-dessus du tronc, un néant sans contenu, et sans signification.»

         Dans le cas contraire il déclare : « ou bien les contours de la couronne expriment la tension et la vitalité d’une forme pleine de cohésion ; ils concentrent et agglomèrent, par opposition à la bulle de savon qui ne fait que remplir l’espace, suggérant ainsi la banalité, l’enthousiasme vide et la vie dans le rêve. »

         Interprétant l’arbre d’une femme de 28 ans ayant dessiné une couronne non fermée du côté gauche du tronc et légèrement plus large dans la partie gauche que dans la partie droite, l’auteur écrit : « La couronne en boule produit un effet de vide et son contour n’est ni réellement tendu, ni totalement pourvu de tension. Il reflète tout d’abord une grande influençabilité, car cette surface plane est comme un grand œil, ouvert à tout ce qui tombe sous la vue, fermé à l’imaginaire ».

         Par suite de la plus grande largeur de la couronne à gauche qu’à droite, la jeune femme doit avoir un comportement introverti.

         Dans ses études Koch à constater que les couronnes en boule sont dessiné par :

-         16,9% des élèves de troisième année du secondaire

-         8,7% des ouvriers spécialisés de plus de 20 ans

-         50% des employés de commerce

         Au sujet du pourcentage élevé de couronnes en boule chez les employés de commerce Koch écrit : « La raison particulière en est que ce groupe n’aime pas du tout être l’objet de recherche ; aussi note-t-on chez lui la tendance à la fuite dans le cercle neutre, anonyme et en même temps fermé. »

         Parmi les autres significations que donne Koch à l’arbre en boule on trouve :

-         la banalité

-         le manque de sens constructif

-         l’indifférenciation des penchants

-         l’exaltation

-         la rêverie

-         le vide

-         le type intuitif, etc.

 

         Si la couronne en boule forme des arcades harmonieuses (fig.15), parmi les traits qui lui sont attribués on trouve :

-         le sentiment de la forme

-         les formes dans les relations

-         la complaisance

 

 

                     

 

 

         Si la couronne es divisée en plusieurs surfaces et que l’extrémité des branches soit noyée dans des « ballons de nuages » (fig.16), on peut conclure aux caractéristiques suivantes :

-         la crainte d’être dur

-         le plein d’égards

-         la diplomatie

-         le fait de cacher ses intentions aux autres etc.

 

 

H) Couronne en boucle

 

         La couronne est dite en boucle si elle est faite de boucles (fig.17). D’après Koch, elle contient les élément de la fluidité de la forme arrondie : « Tout glisse, se déploie et se meut avec grâce, tantôt s’élevant avec facilité, tantôt dans un entrelacs de fioritures et dans un feuillage poussé presque jusqu’aux fouillis. »

         Parmi les significations de la couronne en boucle on trouve

-         l’activisme

-         le commerce agréable

-         l’improvisation

-         le manque de persévérance

-         la sociabilité

-         l’insouciance etc.

 

 

 

 

 

 

    VIII°RECAPITULATIF ET COMPLEMENT DES CARACTERISTIQUES DE L’ARBRE AVEC LEURS INTERPRETATIONS

 

Signification de la disposition dans la feuille :

(théories graphologiques de Max Pulver ; symbolique de Michel de Grünwald. La façon dont l’arbre est disposé sur la feuille a une signification, on considère 4 parties principales de la feuille :

Le haut ‘le conscient du sujet, zone intellectuelle, les valeurs [11], le mystique ; symbolique : esprit, supra-sensible, divin, conscient.’

La gauche ‘le passé, l’introversion, l’oubli, la relation avec la mère, le défendu ; égoïsme ; symbolique : mère, passé, introversion’.

Le bas ‘le subconscient, le matériel, le physique, le sexuel ; symbolique : matière, inconscience’.

La droite ‘le futur, l’extraversion, les projets, la relation avec le père, les événements exigés ; progrès, altruisme ; symbolique : père, futur, extraversion’.

Mais aussi :

Le bas gauche ‘zone de régression ; accaparement ; symbolique : eau, début, naissance, origine’.

Le haut gauche ‘zone de passivité ; inhibition, réserve ; symbolique : air/vide, néant, lumière, émergence hors du cosmique, désir/retrait’. [j’ajouterais : ‘parcimonie’].

Le bas droit ‘zone des besoins ; obstination, entêtement ; symbolique : terre, matière, enfer, chute’.

Le haut droit ‘zone d’activité, de projets ; rébellion, attaque ; symbolique : feu, point élevé, but, fin, mort’.

Lexique (établi d’après l’interprétation des dessins dans le livre de Denise De Castilla, 1995) :

Graphisme :

Noircissements : anxiété, angoisse.

Traits retouchés : anxiété.

Traits retouchés, en zigzag : nervosité.

Flèches, traits acérés et appuyés : agressivité, nervosité, inhibition.

Pression spasmodique du trait, appuis spasmodiques : agressivité ; crispation, inhibition, nervosité.

Traits tremblés, retouchés, spasmodiques : nervosité, anxiété.

Traits acérés orientés vers le centre de l’arbre, vers le bas : masochisme, auto-agressivité.

Trait mince : impressionnabilité.

Trait discontinu avec un appui tantôt léger, tantôt spasmodique : fragilité nerveuse.

Traits lancés : mauvais contrôle émotif.

Traits qui s’entrecroisent : angoissé, agressif mais dont les impulsions sont neutralisées en partie ; sous-pression, hypertendu ; tempérament nerveux, bilieux.

Traits ‘pileux’, filandreux : excitabilité, nervosité.

Stéréotypies, motifs répétitifs, répétitions de petits traits, de cercles, etc. : tendance obsessionnelle, persévération, névrose obsessionnelle.

 

Aspect général :

Arbre bien inséré dans la page : bon cadrage social.

Arbre dans la partie gauche de la page : introversion, timidité ; accrochement au passé.

Arbre incliné à gauche : manque de stabilité, appréhension de l’avenir.

Arbre petit : sentiment d’infériorité.

Arbre grand : besoin d’importance.

Arbre grand et élancé : besoin d’importance, idéalisme.

Arbre très grand : besoin de paraître, besoin de puissance, exaltation imaginative.

Arbre D2 plus grand que D1 : plus à l’aise dans l’intimité qu’en société.

Arbre évanescent : manque de structure et de solidité.

Branche basse isolée : se distingue de ses semblables, fabulation occasionnelle, régression.

Chêne : besoin de dominer et de protéger, goût de la tradition et besoin d’être considéré.

Cyprès : dénote de l’idéalisme.

Palmier : désir d’évasion.

Sapin : connotation virile.

Saule pleureur : tendance dépressive.

Saule têtard : épanouissement freiné par une éducation castratrice, choc, traumatisme dans le passé.

Formes infantiles : régression, personnalité déstructurée.

Formes inauthentiques, originalité, extravagances : coupure d’avec la réalité, fuite du réel.

 

Frondaison et branches :

Frondaison complètement fermée : introversion.

Membrane qui recouvre la frondaison : timide, renfermé, tristesse.

Frondaison en pointillés : personnalité déstructurée.

Frondaison exagérée : exaltation imaginative.

Feuillage abondant : importance de l’imagination, besoin de contact.

Frondaison immense et pesante : mauvais contrôle imaginatif.

Frondaison, branches se heurtant en haut de la page : sentiment d’insatisfaction, de ne pas réaliser toutes ses aspirations, malaise consécutif à une mauvaise réalisation de soi, problème d’adaptation à la vie.

Frondaison lourde et tombante : imaginaire pesant.

Frondaison tombante : tendance dépressive.

Frondaison retombant à gauche : accrochement à l’enfance et non investissement dans un projet d’avenir.

Frondaison en forme de boule (contour détendu) : manque de concentration, bluff.

Frondaison en gribouillis : manque d’enchaînement logique des idées, impulsions contrariées, agressivité non libérée.

Extrémité des branches enveloppées de boules en forme de nuages : dissimule des intentions, craint le contact, impénétrable, forme agréable dans ses relations, agressivité sous-jacente masquée par des apparences conciliantes.

Branches sans feuilles : manque de contact et d’échange avec autrui, dépouillement, solitude.

Feuillage radiolé et tombant : feu d’artifice mais dépressif, éparpillement des intérêts, concentration difficile, buts changeants.

Gribouillage autour des branches : nervosité dans les contacts, irritabilité.

Branches tubes : impulsivité ; violence, emportement, possibilité d’explosion. Indétermination, appréhension de l’avenir, non fixé sur le but à atteindre, multiple dans ses intérêts, inachèvement, incapacité de prendre une décision, manque de puissance de structuration.

Branches tordues et dépouillées avec quelques feuilles très rares : difficulté de communiquer.

Branches coupées : castration.

Branches à droite brisées : sentiment d’avenir brisé.

Formes contournées des branches : contrainte éducative, pudeur, barrage, inhibition, état anxieux.

Branches qui s’opposent, tombantes : tendance dépressive.

Branches à trait unique, de formes souvent anguleuses : nervosité, immaturité, régression, absence de contacts.

Croisement de branches : ambivalence.

Branches s’entrecroisant dans la frondaison : contradiction intime.

Branches qui se divisent toujours en deux : ambivalence, tendance à envisager un problème sous des aspects contradictoires, incertitude sur les buts à atteindre.

Branches inversées : auto-contradiction.

Division des branches : division, partage.

Branche basse isolée : se distingue de ses semblables, fabulation occasionnelle, régression.

Branches frontales : problèmes psychologiques.

Branches non raccordées : personnalité déstructurée.

Feuillage en arcades et discontinuité du trait : sécrétivité, risque d'empiétement de l’inconscient sur le conscient.

Traits qui s’entrechoquent dans la frondaison : angoisse, sujet déséquilibré.

Système de lignes qui s’opposent de gauche à la droite dans la frondaison : neurasthénie, malaise intérieur, contradictions, ambivalence.

Traits répétés et noircis dans une frondaison en boule : nervosité intériorisée.

Petits traits dans la frondaison : nervosité diffuse.

Fruits dans la frondaison : oralité, impatience, pensée à court terme, naïf, fixé à l’enfance, désir de profit, ambition de concrétisation sociale brillante.

Fleurs au bout des branches : désir d’épanouissement affectif.

 

Tronc :

Tronc prolongé dans la frondaison : symbole phallique.

Entame dans le tronc à gauche : traumatisme lié au passé, non liquidé (proportionnalité entre la hauteur de l’arbre et celle de l’entame ; la hauteur de l’emplacement sur l’arbre peut être révélateur de l’époque de l’événement).

Tronc entaillé : traumatisme.

‘Yeux’ (zone oblongue noircie) sur le tronc (et sur une branche) à droite : tristesse, problèmes, trace d’échec douloureux, manque de confiance en soi, perturbation héréditaire.

Tronc noirci à gauche et finement zébré : nervosité et anxiété liée au passé.

Tronc noirci sur les bords : angoisse, inhibition, rumination, tiraillement entre le passé et l’avenir difficulté d’adaptation au monde extérieur, souci d’argent ; souci pour le quotidien et les problèmes matériels.

Tronc large : esprit pratique, certaine ambition sociale, bon contact avec le réel.

Tronc de sapin, conique : maturité souvent incomplète, débilité.

Tronc renforcé plusieurs fois : avide de sécurité matérielle, demande de soutien.

Rétrécissement du tronc : blocage de la charge affective.

Boursouflures sur le tronc : blocage de la charge affective, refoulements, hantise inconsciente.

Base du tronc élargi, renflement, à gauche : blocage de la charge affective liée au passé.

Tronc scindé, fracturé en deux : division, dissociation de la personnalité.

Tronc séparé du feuillage par un trait : débilité.

Tronc fragile, discontinu : fragilité nerveuse, affectivité nerveuse, tendance à s’impatienter, irritabilité.

Tronc large mais fragile (contours légers) : besoin d’affirmation mais difficulté.

Tronc de l’arbre légèrement à gauche, une partie de la couronne déplacée vers la droite : introversion, ambivalence.

Tronc strié : nervosité, contacts rugueux.

Tronc strié verticalement et avec des zigzags : nervosité, irritabilité.

Surface du tronc striée avec parfois trait aigu et anguleux : caractère réagissant et irritable, instabilité.

Tronc rugueux : difficultés de contact.

Tronc fait de traits légers, retouchés, spécialement à droite : souci du quotidien sur le plan matériel.

Base du tronc barrée et noircie : Absence de vie sexuelle.

Base de l’arbre entourée d’un cercle, arbre en pot : sentiment d’être enfermé dans un problème, bloqué, sentiment de contrainte dans son espace de vie.

Base du tronc ressemblant par sa structure à la racine : inhibition, prisonnier des pulsions, cherche appui.

 

Sol :

Base du tronc formant base de sol (pas de ligne de sol sous l’arbre) : manque de confiance en soi, incapacité de rassembler des idées objectivement.

Arbre sur un monticule : Désir d’élévation, d’ambition, de puissance.

Tronc ouvert à la base : désir d’ouverture.

Base de l’arbre recouverte par des touffes d’herbe : besoin de masquer les problèmes sexuels.

Lignes de sol multiples débordant sur le pied de l’arbre : cache les problèmes de ses instincts.

Lignes du sol en angles aigus : nervosité, agressivité.

Ligne de sol descendante : sentiment de ne pas réaliser toutes ses aspirations, instabilité liée au passé.

Sol en pente, arbre incliné : équilibre fragile malgré un effort pour conserver une stabilité.

Sol fait de quantités de petits traits (herbe) : nervosité.

 

Racines :

Hachures transversales au-dessous de la ligne du sol : Désir d’annuler une vie instinctive.

Racines visibles comme par transparence : troubles sexuels perturbateurs ; bloqué par l’influence de l’hérédité ; souffre de ne pas réaliser ; handicapé par des éléments négatifs héréditaires.

Racines importantes et plongeantes : problèmes sexuels.

Racines en pointe aiguë : frustration sexuelle.

Racines nombreuses terminées en pointes aiguës : agressivité sous-jacente, dépréciation de soi, manque d’harmonie dans les relations avec le problème instinctif et avec l’inconscient, réalisation instinctive défectueuse.

Racines nombreuses faites de traits fins et spasmodiques : nervosité liée à la sexualité.

Racines tordues importantes et cabossées : malaise instinctif.

Racines surhaussées et multiples : agressivité.

Racines noircies : culpabilité liée à la sexualité.

Racines en étoile de mer : épanouissement défectueux de la sphère instinctive ; tendance à la tradition.

 

Autres particularités du dessin :

Soleil situé à gauche de l’arbre à mi-hauteur et coloré en rouge : connotation agressive (rouge), conflit possible en relation avec l’image paternelle.

Objet situé à droite du tronc : projet d’avenir.

Nuages noircis au-dessus de l’arbre : sentiment de crainte, tristesse, quelque chose d’angoissant qui peut survenir, qui est perçu comme menaçant.

Eau et rivières : sentiment de culpabilité.

Paysage évoquant la mer : nostalgie probable de son enfance.

Feuillage trempe dans une rivière : désir de retour au sein maternel.

Cœurs : exigence affective inassouvie, besoin d’échange affectif.

Oeil : sentiment de culpabilité.

Objets divers dans la frondaison, ou l’environnement : besoin d’échanges et de contact.

Oiseau situé sur une branche à droite, regardant vers la gauche : désir d’échange affectif, mais difficulté de contact pour l’avenir.

Route qui part de la base de la feuille, traverse la base du tronc et se dirige vers le haut à gauche de la page : désir de se tracer une voie, de franchir des obstacles mais également retour vers le passé.

 

VIII° CONSIDERATION SUR LE TEST

 

         D’après Jean  GOBET qui a eu l’occasion de faire dessiner des arbres à plus de 500 candidats à un emploi, lui permettant ainsi de recueillir une foule de renseignement intéressant :

 

         Seulement quelque sujets, par suite de leur profession ou de leurs aptitudes au dessins, vont sans s’en rendre compte éviter un certain nombre de défauts : lourdeur de l’arbre, élargissement et rétrécissement des branches etc. Mais ce n’est qu’une minorité et bien plus nombreux sont ceux dont les arbres, peu gracieux, ont souvent de graves défauts, par manque l’aptitudes ou d’entraînement. Les réflexions faites par certains au cours de l’exécution de leur dessin « je ne sais pas dessiner » ou « qu’est-ce que l’on peut bien chercher avec cela » etc. sont significatives.

         Gobet à souvent constaté que des sujets placent leur arbre dans la coin supérieur gauche de la feuille de papier, et quand il leur en demande la raison, il obtient très souvent l’explication suivante : « J’ai pensé que j’allais avoir plusieurs exercices à effectué sur la même feuille et  j’ai commencé en haut à gauche afin d’avoir de la place. » Cette réponse, conforme à l’utilisation rationnelle de la feuille de papier, est donc loin de la signification tirée de la symbolique spatiale de Grünwald et Koch : tendance à reculer, à regarder la vie en spectateur.» L’interprétation pour ces sujet devrait être : esprit logique, prévoyant l’avenir.

 

         Un homme habitant le midi de la France dessina dans un entretien avec gobet, un arbre dont le tronc était nettement incliné sur la droite (signification : capacité de don de soi, faiblesse, étourderie etc.). Quand Gobet lui en demanda la raison l’homme déclara que chez lui, où le mistral souffle fortement, les arbres sont tous inclinés dans le sens du vent !

 

         D’autre part, plusieurs homme ayant habité l’Algérie ont dessiné des palmiers : donc très grand rapport à la couronne dans la symbolique spatiale de Koch, qui signifie : indice de manque de maturité et vivant de sont inconscient. Mais la raison d’un tel arbre et simplement due au fait qu’ils avaient l’habitude de voir des palmiers et tout naturellement ils avaient reproduit cet arbre.

 

         Enfin, un sujet très bon dessinateur dessina un cerisier magnifique mais qui avait cependant deux grosses branches coupées, ce qui peu dénoter pour Koch une tendance bloquée ou un déficit. Lorsque Gobet lui en demanda la raison, le sujet répondit que c’était un cerisier qu’il voyait de sa fenêtre, dans le jardin d’un voisin, et qu’il l’avait reproduit tel qu’il le voyait : avec ses deux branches coupées.

 

         Ainsi, pour ces trois exemples parmi tant d’autres, c’est donc le souvenir visuel seul qui est intervenu et nous somme loin du schème de l’âme projeté dans l’arbre.

 

 

IX° QUELQUES CONSEILS POUR PASSER LE TEST

 

         Au cours de l’exposé sur les sources utilisées par Koch pour fournir ses interprétations, j’ai déjà donné quelque renseignement sur les dimensions à donner à l’arbre, la signification des racines, des branches tubes etc. Je vais maintenant les résumer et les compléter par un certain nombre de recommandations. Mais il ne faut pas s’attendre à obtenir des conseil précis permettant dessiner des arbres ne présentant que des qualités et ceci pour deux raisons, la première étant que le méthode de Koch est peu précise, la seconde et que les personnes qui continuent d’utiliser le test de l’arbre s’appuient sur leurs propres travaux et ont souvent modifier les conclusion de Koch ou en ont ajouté de nouvelles. Il n’est donc pas possible de connaître la méthode qu’emploiera le correcteur du test.

 

 

         Les conseils seront donc donnés en s’appuyant sur les interprétations fournies par Koch.

 

 

1° Il faut s’habituer à dessiner rapidement quatre arbres différents (qui ne soient pas des sapins), deux avec des couronnes de feuillage, deux avec des couronnes de branchage.

 

 

2° L’arbre devra être ni trop petit ni trop grand, et tenir tout entier dans la feuille ; il occupera une partie de chacun des quatre rectangle de la symbolique spatiale de Koch, c'est-à-dire qu’il sera centré sur la feuille, tant en hauteur qu’en largeur (pas d’arbre tassé dans un coin). La verticale AB partageant la feuille en deux passera à peu près par le milieu du tronc (fig.8). Bien entendu il ne faudra pas le tracer.

Le tronc prendra naissance sur la ligne de sol CD, il n’en sera pas séparé (déraciné) comme dans la fig.19, et l’on ne dessinera pas les racines.

                                

                                 

 

 

         Il sera formé deux lignes sensiblement parallèles, ne présentant ni épaississement ni resserrements, mais ces lignes ne devront pas paraître tracées à la règle (personnalité modèle, trop tendu).

         Il ne s’élargira pas à la base, que ce soit à gauche (attachement au passé- fig.20), à droite (défiance, crainte de l’autorité etc. fig. 21), ou des deux cotés (difficulté à apprendre, inhibition – fig.22)

 

 

                          

 

Il ne comportera :

 

-         ni bosse : traumatisme (fig.23)

-         ni entaille : sentiment de culpabilité (fig.24)

-         ni branches basse isolée : sottise (fig.25)

     

                        

 

      

   Les lignes qui le forment ne devront pas présenter d’interruption (nervosité, fragilité nerveuse – fig.25). Si on dessine une couronne de branchage, le tronc devra  éclater en plusieurs branches à peu près sur la même horizontale (fig.18), ces branches  seront aussi nombreuse dans la partie droite que dans la partie gauche de la couronne. Elles auront sensiblement la même grosseur et pourront se ramifier. Toutes ne seront pas montantes ou descendantes. Elles seront comme le tronc réalisées en traits continus, sans épaississement ni   resserrements. Elles devront toutes être fermées à leur extrémité par un léger arrondi (fig.18) et ne pas se terminer en épine ou lame de sabre (fig.27)

 

 

                                 

      

  Si on dessine une couronne de feuillage, elle ne devra pas être vide comme une bulle de savon, ni comporter les tubes des figures 7 et 8 ; son contour ne devra pas être tracé en traits mous, sans tension. Il ne devra pas y avoir de poches ou de sacs qui descendent de chaque côté du tronc (fig.28), ce qui signifierait faiblesse de volonté, manque d’esprit de décision etc.

 

                                                         

 

         Qu’il s’agisse d’une couronne de feuillage ou d’une couronne de branchage, la partie supérieure ne devra pas être aplatie (fig.29 et 30) car cela signifierait : résignation, absence de liberté, contrainte.

         La couronne ne devra pas non plus présenter d’encoche (fig.31) car c’est le signe d’un manque de quelque chose.

         L’arbre ne sera incliné avec son tronc ni à gauche ni à droite, l’inclinaison à gauche (fig.32) signifiant attachement au passé et l’inclinaison à droite (fig. 33) indiquant faiblesse et don de soi.

 

                     

 

Il ne faudra jamais dessiner des arbres tourmentés, mutilés (fig.34), car c’est un signe de régression, de dégénérescence.

 

                                

 

         Enfin il est recommandé de ne dessiner ni feuilles ni fleurs car ce ne sont pas des élément durables. Même recommandation pour les fruits qui, chez les jeunes en particulier, pourraient être interprété comme le désir d’avoir immédiatement un gros salaire.

         On ne dessinera dans l’arbre ni animaux (oiseaux, écureuil, etc.), ni objet (boîte aux lettres, nids, etc.) Il ne doit pas non plus être placé dans un paysage. Les branches, le tronc ne seront pas ombrés.

 

 

         En s’entraînant comme il a été dit et en observant les conseils donnés, il sera possible d’éviter un grand nombre d’erreurs. Cependant l’arbre dessiné ne sera pas parfait mais il ne risquera pas de faire attribuer au sujet des traits de personnalité trop défavorables.

 

 

 

 

 

X° CONCLUSION

 

 

Ces exemples donnés lors de la description des sources statistiques, graphologiques, et des lignes figuratives, permettent maintenant de mieux comprendre comment Koch est arrivé à trouver des significations englobant un vaste champ de la personnalité humaine. Mais nous avons qu’effleurer ici la multiplicité et la complexité des caractères des dessins de l’arbre utilisé pour l’interprétation de la personnalité humaine. J’ai exposé dans ce dossier une multitudes d’exemples avec leurs interprétations, mais  qui restent cependant très générales, celles-ci peuvent sembler brutes puisqu’elles sont sorties de leur contexte. La visée de ce dossier et de présenter et de faire saisir ce que représente le test de l’arbre et quel en est son utilité. Mais il serait regrettable de passer à coté des recherches accomplies par de grands psychologues comme entre autres : Boileau, Koch ou stora qui ont fourni un travail considérable sur le test de l’arbre. C’est pourquoi je vous invite à vous procurez certains des livres cité dans la bibliographie pour approfondir ce test si celui-ci vous intéresse

 

 

XI° EXTRA

 

L’INDICE DE WITTGENSTEIN

 

Enfin pour terminer, je décider de donner un aperçu de l’indice de WITTGENSTEIN, (du nom de son auteur, le neurologue allemand Wittgenstein), un indice qui n’est pas utilisé de le test de l’arbre de Koch, mais qui utilise toutefois comme base un arbre.

 

         Si par exemple dans un arbre le tronc s’élève d’abord verticalement puis s’infléchit brusquement vers la droite ou la gauche, ce changement de direction va, d’après Wittgenstein, indiquer un événement important de la vie du sujet, et l’on peut déterminer l’âge qu’il avait à ce moment si l’on connaît son âge actuel

         Pour cela on prend la hauteur totale de l’arbre (racines y compris si elles ont été dessinées), soit par exemple 100 mm (fig.35), puis la distance entre la base de l’arbre (l’extrémité des racines si elles existent) et le point d’inflexion du tronc, soit 35 mm.

         Si nous supposons que le dessinateur à 40 ans, le raisonnement suivant va permettre de découvrir son âge au moment de l’événement important.

                       La hauteur totale 100 mm correspond à 40 ans

                                                     35 mm correspondront à l’âge du sujet au moment de l’événement.

 

 

 

                               

 

 

 

 

XII° BIBLIOGRAPHIE

 

Ceux qui voudront approfondir le test pourront consulter :

 

Boileau (G.), Sur le test de l’Arbre, Grenoble, 1967

Brosse (J.), Mythologie des arbres, Plon, 1989

Christol (Georger), Le test de l’arbre

Koch (C.), Le test de l’arbre, 1958, Vitte

Mathieu (M.), Le test de l’arbre en psychopathologie, Bosco, Lyon, 1961

Muschoot (F.) Et Demeyer (W.), Le test du dessin d’un arbre, éditest, Bruxelles, 1974

Osterrieth (P.), Le dessin dans le diagnostic de la personnalité en psychologie clinique, Bull. Psych. Aplli., 1957

Porrentz (J.), Test de l’arbre de mélancolique, Strasbourg, 1966

Selosse (J.), Le test de l’arbre - enquête expérimentale appliquée à une population marocaine citadine, Rev. Psychol. des Peuples, 1963

Stora (Renée), Le test du dessin d’arbre, (JP Delarge), Augustin éd., 1987

Stora (Renée), L’arbre de Koch, Revue enfance, 1948, n° 4, p. 327-328

Stora (Renée), L’influence du milieu révélée par le test de l’arbre, 1955, Bulletin de psychologie, 1964

Stora (Renée), La personnalité à travers le test de l’arbre, Bulletin de psychologie, n° spécial, 1964

Vieljeux, L’arbre de rêve, M.A. Éditions, 1982

Wittgenstein, in Koch éd., Le test de l’arbre, Vitte, 1958 [datation de l’événement]

 

Sites internet :

 

http://www.homeoint.org/dynamis/collioure01/arbre.htm

http://perso.pacwan.fr/henry.luce/arbrecosmique1.htm